
“Personne ne peut arrêter cette progression”: les énergies renouvelables vont continuer à croître, quelles que soient les difficultés, mais doivent être accélérées pour que le monde atteigne ses objectifs climatiques, déclare à l’AFP le directeur de l’Agence internationale de l’énergie.
Le monde est pris dans une crise énergétique depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et certains pays, notamment européens, font tout pour assurer leur approvisionnement en pétrole et en gaz.
“A court terme, cela aura un impact”, sait Francesco La Camera, directeur général de l’IRENA, dans un entretien à l’AFP lors de la COP27 sur le climat en Egypte.

“Mais à long et long terme, il n’y a pas d’autre moyen que d’accélérer l’élimination. Car au final les réformes ne sont pas seulement bonnes pour le climat, l’emploi, le PIB, mais c’est un vrai moyen d’assurer l’indépendance”, a-t-il déclaré. .
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a également salué mardi cette nouvelle étape stratégique, estimant que la transition vers les réformes est “bonne pour notre sécurité”.
Pour Francesco La Camera, les États-Unis n’ont aucun mal à revenir à leur choix d’énergie propre, dopés par le gros plan d’investissement du président Joe Biden, qui affectera également les élections de mi-mandat. .
« Sous l’administration précédente (Trump), des centrales électriques au charbon ont été fermées aux États-Unis », a déclaré l’Italien.
“Le marché est le moteur. Le marché dit clairement que nous nous dirigeons vers un système basé sur les énergies renouvelables et alimenté par de l’hydrogène, principalement vert. Personne ne peut arrêter ce progrès”, a-t-il déclaré.
“La question n’est pas où aller mais à quelle vitesse et quelle taille”, a-t-il ajouté.

L’IRENA a calculé dans le rapport publié pour la COP27 que la transition énergétique n’est pas en passe d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de +2°C, si possible jusqu’à +1,5°C par rapport à l’époque préindustrielle.
“Les chiffres suggèrent que l’ambition devrait doubler d’ici 2030”, a déclaré M. La Caméra.
Les pays du monde entier visent actuellement 5,4 térawatts (TW) de capacité d’énergie renouvelable, soit seulement la moitié des 10,8 TW nécessaires pour respecter les engagements climatiques.
– “Ponoménal” –

L’Afrique, où se tient la COP cette année, est loin derrière en termes de ce qu’elle peut faire, notamment en ce qui concerne son accès à la lumière du soleil.
Les investissements dans les énergies renouvelables y seront ramenés à leur plus bas niveau en 11 ans en 2021, selon un rapport de BloombergNEF (BNEF). Le pays ne représentait que 0,6 % des investissements mondiaux dans le secteur.
“L’Afrique a beaucoup d’énergie. Elle peut produire 1 000 fois l’électricité et l’énergie dont elle a besoin.
“Mais nous devons évaluer la coopération. L’Afrique ne peut pas se développer, passer à un système d’énergie propre, sans une structure physique et juridique appropriée”, a-t-il ajouté.
Il met également en garde contre la tentation de s’appuyer sur de nouveaux projets d’énergies fossiles pour se développer, un rêve caressé par certains pays comme le Sénégal ou la République démocratique du Congo.

“Le pays veut sauter dans le nouveau train” plutôt que “continuer avec les anciennes technologies”, a plaidé La Camera.
Selon lui, l’Afrique bénéficiera de millions de nouveaux emplois et d’une croissance rapide.
“Mais cela n’est possible que si les pays développés sont prêts à gérer, soutenir et travailler avec les Africains pour que cela se produise”, a-t-il conclu.