
Habituellement cantonné à un rôle de sous-tutelle pour Antoine Dupont, l’analyste de l’UBB revient sur son match contre le Japon. Défend souvent ses choix prudents. Et parlons du départ de Christophe Urios de Bordeaux-Bègles.
Comment avez-vous abordé cette première titularisation sur le sol français ?
Maxime Lucu : C’est une rencontre que j’ai dû gérer le plus sérieusement et le plus sereinement possible. A Toulouse, devant des amis, de la famille… Je voulais rester dans ce que je sais faire de mieux et surtout ne pas trop jouer. Parce que ce n’est pas mon rugby. J’ai essayé d’être au service de la congrégation, de mettre de l’ordre dans les choses que nous avions préparées.
Quelles instructions le staff avait-il pour ce jeu ?
Ne tombez pas dans le piège du hourra rugby après avoir affronté deux grandes nations. Ce n’est pas notre philosophie de jeu. Nous travaillons beaucoup sur un jeu préétabli. Avec la météo, il n’y avait rien à faire. Il y a deux ou trois ballons, je sais qu’on aurait pu les jouer. Ballons anti-invasion. C’est du 50-50, on y joue ou pas ? Mais comme le début de seconde mi-temps était plutôt compliqué, il valait mieux ne pas mettre la pression et pousser les Japonais à jouer à domicile avec un ballon glissant.
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Est-ce difficile de ne plus emballer le jeu ?
Non, car c’est le rugby qui marche et qui gagne. Celui sur lequel on travaille la semaine. Bien sûr, avec les caractéristiques de nos joueurs, nous savons ce que nous pouvons faire. Nous ne sommes pas fermés là-dessus. Mais après, quand il y a des sauts de balles, si on s’éloigne, si on ne fait pas la passe rapide, c’est mieux de jouer à pied… Je comprends qu’on ait envie de jouer parce que le Japon c’est Mais cela ne devrait pas être facile.
Parlez-nous de votre action qui s’est terminée par cette offre à votre capitaine et surtout à votre ami d’enfance, Charles Ollivon, originaire comme vous de la petite ville basque de Saint-Pée-sur-Nivelle….
Ça va très vite. Nous sommes en guerre, le ballon est endommagé. Je le ramasse, je vois un vide, je le prends. Puis je me rends compte que la défense japonaise est toujours là et j’entends la voix de Charly à côté qui crie. Je savais que c’était lui. On se connaît depuis l’enfance, donc je ne voulais pas aller trop loin… C’est important de jouer avec lui. Mais essayez de marquer 100% senpertar (noms d’habitants de Saint-Pée-sur-Nivelle, Ed.), c’est un moment encore plus fort.
“Depuis quelques mois, ça ne marche plus à l’UBB. Ce n’est peut-être pas la solution miracle, mais peut-être qu’un changement s’imposait… »
Dans quel état d’esprit avez-vous retrouvé votre club, l’UBB, où l’entraîneur Christophe Urios a été limogé pendant la trêve internationale ?
Je voulais me faire plaisir et gagner en confiance avec l’équipe de France pour revenir au mieux au club. Apporter cette joie de vivre et cette rage de gagner pour remettre l’équipe sur les rails. Le club est en difficulté mais pas forcément mort. Nous ne sommes pas loin de ce que nous voulons. Nous avons juste besoin de mettre les choses en ordre
Le chef de cabinet avait-il besoin de ce changement ?
Je ne sais pas si c’était nécessaire… C’est une solution réfléchie. Il n’a pas fonctionné pendant quelques mois. Tu n’enchaînes jamais deux victoires de suite, certaines performances ne sont tout simplement pas bonnes. Ce n’est peut-être pas la solution miracle, mais peut-être qu’un changement était nécessaire.
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