
La petite hausse de 2021, qui montrait une hausse inattendue des naissances après le choc démographique de 2020 causé par le Covid-19, a été de courte durée. En 2022, non seulement les naissances vont encore diminuer, confirme le dernier rapport démographique de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), présenté mardi 17 janvier, mais il y a aussi un nombre de décès élevé, supérieur aux projections, qui. faisant de 2022 l’année où le solde naturel atteindra un creux historique. La population de la France était de 68 millions au 1ereuh janvier 2023, en hausse de 0,3 %. Voici les principaux enseignements de cette enquête annuelle.
Stagnation de l’espérance de vie
Espérance de vie à la naissance de 85,2 ans pour les femmes et de 79,3 ans pour les hommes. Après une baisse importante en 2020, directement liée à la pandémie, les hommes ne gagneront que 0,1 an d’espérance de vie en 2022, par rapport à 2021. Les femmes ne progressent pas. Résultat : l’espérance de vie pour tous stagne ; c’est même 0,4 an de moins qu’en 2019. C’est sur ce phénomène de stagnation que l’Insee a choisi de se focaliser dans son rapport pour l’année 2022.
“Au cours de la décennie 2010-2019, avant la pandémie, il y a eu des gains d’espérance de vie pour les hommes et les femmes, même si cela a été plus lent pour les femmesse souvient Sylvie Le Minez, responsable de l’unité des études démographiques et sociales à l’Insee. Le phénomène que nous verrons en 2022 est directement lié au nombre de décès, qui est encore très élevé., souligne l’expert. Avec 667 000 morts en 2022 (5 000 de plus qu’en 2021), le décompte est proche de celui de 2020, année noire, avec seulement 2 000 morts de plus. Par rapport à la période pré-Covid, soit 2019, 54 000 personnes de plus sont décédées l’an dernier.
Certes, l’arrivée de plusieurs générations de bébés à un âge avancé participe de cette tendance à l’augmentation du nombre de décès ces dernières années. Mais la grande différence entre la mortalité enregistrée en 2022 et ce qui était prévu dans les projections ; il y a donc 46 000 morts de plus.
Comment expliquer? Tout en rappelant soigneusement qu’il n’y a pas de causes de décès, l’Insee note que 2022 a été marquée par la poursuite de l’épidémie de Covid-19, ainsi que par sa “une pandémie de grippe, avec un pic en avril, et trois périodes de canicule”. Il n’y a qu’un seul “les décès directement liés au Covid, mais aussi ceux indirectement causés par celui-ci, comme les personnes souffrant de maladies chroniques, qui peuvent être affaiblies, et les décès dus à des périodes de grippe et de canicule infectieuses. “explique Laurent Toulemon, démographe à l’Institut national d’études démographiques.
Il vous reste 61,34% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.