
Christine and the Queens exige désormais que ses articles de presse soient relus et corrigés (vieux réflexe patriarcal), nous avons renoncé à l’interviewer, au nom de nos intérêts éditoriaux. Son nom, tel que nous le connaissons, est désormais Redcar. Il y avait de la panique parmi les contributeurs de son fichier Wikipedia où quelqu’un disait que “redcar est un genre masculin”, alors que d’autres pensent le savoir“ils se considèrent comme non binaires”.
Certains diront que l’artiste a choisi de porter et de célébrer le nom d’une voiture sale. D’ailleurs, ce n’est pas la première voiture rouge qui s’appelle Christine. On se souvient de la Plymouth Fury de 1958 de Stephen King.
Le prochain événement après l’annonce
A part ça, que peux-tu dire de son nouvel album ? bien A la première écoute, on reconnaît un choix à Domrémy et comme un parfum de l’hôte : des chants en forme de psaumes, les paroles “ange” où “église”, un vocabulaire résolument évangélique (fils du ciel, miracle, source, ange, éternité, étoiles, péché, “Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils ont fait…”). Autrement dit, c’est un peu comme les JMJ, ces Journées Mondiales de la Jeunesse Catholique.
Mais une deuxième écoute est moins sulpicienne. Un peu pédante dans la longueur (8:31), mais puissante et surprenante, la chanson “How long” attiré par son côté rock progressif dans les années 1970, plus proche de Catherine Ribeiro que de Charli XCX (une des collaboratrices britanniques de Christine and The Queens). “Les Etoiles” est sans doute plus représentatif de cet album illuminé, plein de sonorités des années 1980 : claviers scintillants, grosse caisse claire, comme on l’entend par exemple dans The Weeknd.
Ici, on veut la belle agressivité d’une inflexion de voix bourrue, plus, l’insouciance espiègle d’un “s’empirer”, ailleurs, les paroles “sorcières” des chœurs féminins (ou masculins ou non binaires ou dégenrés ou épicènes). La tapisserie de chœurs et d’onomatopées, l’un des éléments les plus séduisants du disque.
citons à nouveau « Mon bien-aimé bye bye » (avec les cymbales éblouissantes de Vincent Taeger), qui s’imprime en vous comme une ritournelle illuminée où il n’y aurait rien à « corriger », pour reprendre un verbe qu’affectionne Redcar, véhicule autoritaire.
Redcar les belles étoiles, par Redcar, ex-Christine and the Queens (parce que). Sortie le 11 novembre.