Le voici en livre de poche (en Payot/Rivages) un petit bijou d’humour, de décalé. Jerry Stahl, l’auteur américain, nous entraîne dans un univers de violence (la drogue, ou plutôt la drogue, joue ici un rôle majeur), de situation en situation, toutes aussi improbables les unes que les autres, mais qui deviennent vite addictives pour le lecteur. Son titre anglais, Nue en civil traduit en français par Nue en civil.
Le “héros”, un policier, Manny Rubert, est accro à la codéine et à des méthodes pour le moins un peu éloignées de l’éthique. En fait, un grand dépressif avec une haine particulière de la police et des gendarmes, ce qui n’est pas la moindre de ses ironies ! Il est au contact de la vérité, comment dire… très, très personnel, dans le sens où il ne montre que les aspects qui l’intéressent. Et quand cela doit correspondre à ses desseins, il est toujours entre les mains d’un homme qui lui doit beaucoup et qui est obligé d’agir. Par exemple, un chirurgien esthétique particulièrement tordu a été contraint de signer un certificat de décès par suicide. Certes, le fait que le mort soit plein d’éclats de verre d’une ampoule cassée et qu’il boive à l’ouvre-pipe suggère plus qu’un simple meurtre, mais lorsqu’il voit Tina la veuve, Manny tombe amoureux. cette.
Ce dernier, en plus d’avoir tué sa femme, a également volé des personnes âgées dans la maison de repos où il était gardien. Sa dernière découverte, une photo un peu “spéciale” de George W. Bushainsi que le maire de la ville qui n’est autre que l’ex-femme de Manny. Mais cette photo a été volée et cachée sous le lit de sa mère par Tony Zank, un petit monstre, complètement brisé, et le cerveau a été en grande partie détruit par la fissure. Avec son complice, MacCardle, il tentera de récupérer ce qu’il considère comme sa propriété et entend en tirer un profit à prix d’or. Leur parcours est émaillé d’accidents, plusieurs morts, des séances de sodomie forcée qui resteront dans l’histoire, des violences plus ou moins importantes, le mari de Tina reniflant les cendres, et plus encore !
Gêné par son supérieur soucieux de sa carrière et attentif au bonus potentiel associé à l’arrestation de MacCardle (pour le pelletage d’un homosexuel), Manny n’hésite pas à le culpabiliser et le fait chanter comme à son habitude.
On y croise des personnages aux formes complètement folles, hantés par leur passé, vivant dans la violence qui les entoure et qu’ils créent aussi, des personnalités qui ont tellement souffert que leur solution est cette ruée violente qui souvent (mais pas pour tous) se drogue.
Si Zank est une caricature de Pieds Nickelés (qui serait un fan de crack), on est cependant plus proche d’un univers en Tarentin. Comment ne pas penser Pulp Fictionen lisantnu en vêtements simples de Jerry Stahl. Mais plus que cela, il y a beaucoup d’humour. Difficile de ne pas rire en lisant ce livre absolument fou et ça se termine de manière encore plus folle oui, plus folle que toute cette histoire !
Ju-bi-la-tory, je vous dis !
Nue en civilje
Jerry Stahl
Éditions Rivages / Noir. 10€65 (poche)
Traduction : Thierry Marignac
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